Xavier de Mazenod, vous êtes l’éditeur du site ZeVillage.net, et l’un des organisateurs du Tour de France du télétravail, pouvez-vous nous présenter ce projet et le public auquel s’adresse un tel événement?
Le Tour de France du télétravail et des tiers lieux est né en 2012 d’une envie de rencontrer des acteurs locaux du télétravail (et plus généralement des nouvelles formes de travail comme le coworking), pour mieux connaître leurs expériences et pour leur donner la parole.
Dans cette 2e édition, en 2014, on sent que les mentalités ont rapidement évolué et nous nous concentrons plus sur la manière de faire évoluer les organisations.
Le public est large et dépend beaucoup des thèmes abordés et des demandes des territoires. A Mende par exemple, le sujet du développement local avec le numérique touche aussi bien des collectivités locales que des entreprises.
La majorité des étapes sont en ville alors pourquoi avoir choisi la Lozère comme l’étape rurale du Tour 2014?
Nous montons des étapes là où il y a des besoins. Et la Lozère est emblématique d’une réflexion stratégique d’une collectivité rurale pour se développer en utilisant les ressources du numérique. Ce qui est loin d’être le cas de tous les territoires.
Ce sujet permettra donc de débattre sur ces stratégies de développement spécifiques de la ruralité, de comparer des expériences de territoires et d’essayer d’isoler des recettes du succès.
Plus généralement, qu’entendez-vous par télétravail ?
Le télétravail est stricto sensu un mode d’organisation du travail salarié à distance de l’employeur. Mais nous utilisons plus largement ce mot pour désigner toutes formes de travail à distance, en mobilité. De plus en plus de salariés et d’indépendants travaillent de cette manière, seuls chez eux, et/ou en alternance avec le ou dans des espaces de coworking.
Ce qui est intéressant de noter derrière cette notion de télétravail c’est le changement profond de la société. Grâce aux technologies, à la diffusion des outils, il est possible de choisir de vivre et de travailler presque n’importe où. On n’est plus prisonniers du métro-boulot-dodo. Ce qui est une chance pour pouvoir organiser plus harmonieusement l’équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie privée. Et ce qui est une chance aussi pour des territoires ruraux qui peuvent devenir très attractifs.
La thématique de l’étape du 09 octobre pose la question du numérique comme vecteur de développement pour les territoires ruraux, qu’en pensez-vous ?
On attend beaucoup de cette étape pour faire avancer la réflexion sur ce sujet. Il y a 10 ans on pensait qu’on allait peupler les campagnes de salariés des grandes entreprises de la ville qui travailleraient dans des télécentres. On sait aujourd’hui que la solution est différente. Le numérique engendre par exemple de nouveaux modèles économiques, de nouvelles organisations du travail qui permettent de créer de l’activité en milieu rural. Et, même si cela est plus difficile à créer à la campagne qu’en ville, on sait que le succès passe par le développement d’un écosystème comme celui de la Lozère qu’on pourra découvrir lors de l’étape du Tour de France du télétravail de Mende le 9 octobre.
Adeline Vitrolles