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L’économie collaborative, nouveau modèle de travail en réseaux ?

Une trentaine d’indépendants et de salariés portant des projets en réseau, mutualisant des équipements et s’insérant dans le champ de l’économie collaborative ont contribué aux échanges du dernier barcamp de l’année 2015.

barcamp

 

L’économie collaborative regroupe de nombreuses notions : consommation collaborative, modes de vies collaboratifs, finance participative, production contributive etc.  Son essor se base sur :

  • l’utilisation grandissante des nouvelles technologies,
  • la transformation des modes de consommation,
  • la créativité collective,
  • la recherche d’innovation.

Pour apprécier les enjeux de cette économie collaborative en Lozère, les porteurs de projets de la communauté SoLozère ont présenté leurs projets et évoqué les opportunités et les risques qu’ils identifient.

 

JollyClick, startup en devenir installée en Lozère, considère que l’association de talents permet la création (et la réalisation !) de projets. Christopher Des Fontaines présente son projet :

« C’est un futur réseau social qui mettra en relation des gens, des projets et des compétences. C’est un remède contre le gaspillage des idées et le chômage des talents. »

Pour lancer la version béta de son site, JollyClick a fait appel à la finance participative sur une plateforme de crowfunding (Kiss Kiss Bank Bank). Pour l’équipe Jollyclick, cette étape de levée de fonds est à la fois un coup de pousse en trésorerie mais aussi et surtout, un prétexte pour communiquer sur le projet et mobiliser un maximum de testeurs bienveillant pour la future plateforme.

Hélène Laxenaire de SupAgro Florac a contribué aux échanges en mettant en perspective les initiatives locales de finance participative avec des exemples nationaux. Elle a notamment insisté sur l’importance de lancer des financements pour des objets qui parlent aux internautes (œuvre, objet concret) et sur les risques liées à la non atteinte des objectifs (image négative, nécessité de compléter avec prélèvement d’un pourcentage par la plateforme).

Le deuxième projet, présenté par Ludovic Toussaint et Arnaud Mainardi  s’insère dans un nouveau champ économique, celui de la production contributive. L’objectif de MAKE IT DESIGN est de mettre en réseau des designers à la recherche d’outils de production, des fabricants souhaitant optimiser l’utilisation de leurs outils et des particuliers à la recherche de pièces originales. Pour les porteurs de projets, cette mise en relation facilitera les étapes de création et de  prototypage des PME qui ont parfois des difficultés à identifier des sous-traitant et partenaires éventuels.

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Enfin, dans le secteur culturel, la Nouvelle Dimension, Centre de Ressources vidéo à Florac, illustre la notion d’espace mutualisé en proposant de croiser en un même lieu : programmation culturelle, projection de films, comptoir vidéo, événementiels et stage de formation. Cette association de fonctions en un même lieu, permet d’atteindre un seuil de viabilité impossible à espérer dans le cadre d’initiatives séparées.

Pour les trois groupes de porteurs de projets, l’économie collaborative apparaît donc comme un champ de possibilités et d’opportunités, à condition de travailler collectivement et de multiplier les échanges. La question de l’isolement des solos et des distances en milieu rural doit donc être posée car elle risque de priver les porteurs de projets du territoire d’opportunité de développement.

Conscient que la « collaboration » et le « partage » sont nécessaire à l’épanouissement des indépendants, trois ateliers participatifs ont visé à recenser des besoins, des outils et des lieux de mutualisation. L’objectif étant en filigrane de définir les priorités du réseau Solozère en 2016.

  • Dans un territoire rural, où les indépendants sont parfois isolés et les compétences spécifiques difficilement identifiables, les besoins de mutualisation sont nombreux : besoins de mise en réseau, de communication sur les projets existants, besoins de visibilité, d’échanges, de formation, d’informations, et besoin d’un lieu physique de rencontres.
  • Le lieu de mutualisation optimal serait un lieu de rencontres, vecteur de lien social, animé et professionnel. Un lieu flexible où l’on peut mutualiser outils et compétences. Son modèle économique se baserait sur la multiplication des sources de revenus, avec une base de gratuité d’accès à l’espace. Ce lieu doit fédérer une communauté d’usagers favorisant la mise en réseau.
  • La communauté peut également s’appuyer sur des outils de mutualisation permettant de visualiser des données locales par exemples patrimoniales, entrepreneuriales, culturelles, touristiques, évènementielles etc L’outil de cartographie pourrait ainsi être un élément de réponse en s’appuyant sur l’open-data et sur l’open-source. Par exemple, il pourrait s’agir d’un moteur de recherche « Made in Lozère » permettant de valoriser et de rendre visible les richesses territoriales sous forme d’un wiki de territoire.

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Les échanges de cette matinée permettront de nourrir une réflexion globale à l‘échelle nationale sur la question des lieux partagés. En effet, Lozère Développement et la Maison de l’emploi et de la cohésion sociale de la Lozère, engagent, dans le cadre de Solozère, une expérimentation territoriale sur la qualification des lieux de travail partagé dits « Tiers-lieux ». Cette expérimentation « Softplace » est menée avec la Fabrique des Territoires Innovants et la Fondation Internet Nouvelle Génération.

 Source :

http://solozere.com